Sports Auvergne n°79

Edito de Charles VIGIER

 Un honneur et un constat

Commettre des erreurs, altérer son jugement, c’est toute l’expression d’un pan de la nature humaine, faillible. Mais être capable d’en faire le constat, d’assumer et tenter de se corriger relève de la grandeur d’âme. Frank Azéma restera-t-il comme le meilleur entraîneur de l’histoire de l’ASM ? Ils sont quelques-uns à pouvoir  réclamer le titre, Cotter le premier.

Mais le Catalan est celui qui aura su allier, sans fausse note, droiture, respect et humilité tout au long de son long mandat, qui court toujours. Quitte à le voir s’arrêter avant le terme prévu ? C’est une issue à laquelle le coach s’est dit résolu, si l’intérêt général contrecarre le sien.

Cet entretien avec le technicien clermontois n’était pas prévu de longue date, il l’a accepté à moins de 48 heures du bouclage de ce numéro. Après avoir perdu à domicile contre Bordeaux, tandis que les langues se déliaient. Il savait pertinemment que les questions n’allaient pas être laudatrices, quand bien même l’ASM venait de s’imposer à Agen et de se relancer dans la course au Top 6. Il faut bien le dire, nous n’avons pas ménagé l’entraîneur clermontois. Telle est notre mission, au service de nos lecteurs, et tel est son courage, avec un cuir assez épais pour supporter la pression.

Le bilan de cette saison marquera, quoi qu’il arrive, la nécessité de prendre un virage décisif, au-delà du cas Azema. Sous contrat et déterminé à avancer, ce dernier a clairement besoin d’un staff renforcé, il le concède lui-même. L’apport temporaire de Joe Schmidt a d’ailleurs ressemblé à une bénédiction. Au-delà d’un recrutement de joueurs ambitieux déjà acté, c’est sans doute dans cette évolution de l’encadrement que la clé de lendemains qui chantent réside.