Massif Central Patrimoine n°142

CACHETTES DE BONHEUR

Quelles sont les origines du nom Millevaches ? Ce débat grand ouvert, n’est pas près d’être refermé et ne le sera certainement jamais. Peu importe. Dans l’imaginaire collectif, le plateau éponyme évoque un territoire fort, rude, entier, à l’image de ce grand Massif central que nous aimons.

Foin de polémiques sémantiques ancestrales, nous avons juste voulu aller aux sources du plateau et explorer à notre guise cet océan de verdure qui n’en fi nit pas de surprendre, au bout de routes escarpées ou engoncées dans de sombres forêts.

Rudes et féeriques à la fois, les Millevaches ont une âme. Les occupants des lieux les plus fraîchement installés vouent au plateau cet attachement sans faille que l’on off re naturellement à ceux qui nous ont ouvert les bras.

De tourbières irrégulières en alignements de résineux, de ruisseaux indolents en landes sauvages, ce territoire atypique demeure une terre d’accueil, de résistance, d’insoumission même. Sans jamais tomber dans le mélo, ni la caricature, Aurore Staiger nous fait découvrir de véritables cachettes de bonheur. Simples et préservées.

Quelques pages plus loin, changement de décors mais pas de philosophie, l’écriture habitée de Corinne Pradier n’attendait que les images de Thierry Lindauer pour peindre l’antre de frère Jean. L’ermitage orthodoxe Sainte-Foy « phare dans l’océan des Cévennes » se mérite. Lui aussi. Ici on parle de skite, d’un « endroit où l’on vient pour le Rien. Pour l’essence de son être ». Tout un programme. De vie. Et de quête du bonheur.

Thierry Gauthier