Yellow Army

"Mais quelle drôle d'idée !" Au sortir du plus interminable des hivers, alors que nous étions en pleine phase de conception du magazine que vous tenez dans les mains, voilà que beaucoup nous interpellaient avec une question : pourquoi diable vouloir publier un hors-série consacré à un "groupe de supporters" au moment où on leur interdit d'aller au stade ? Avant même que les annonces gouvernementales de la fin avril donnent des perspectives à un prochain retour en tribunes, notre réponse était déjà très claire : ce timing n'était pas délibéré... mais il est devenu une évidence. Mieux, il a pris du sens.

Cette année qui nous a tous fait basculer de l'ère du guichet fermé à celle de ceux qui n'ouvrent pas a, en effet, eu le mérite de conforter l'idée que l'ASM n'était pas elle-même sans ses milliers de coeurs battants au plus  près d'elle. Et que, dans l'autre sens, les supporters auvergnats n'étaient pas non plus eux-mêmes en étant relégués à une distance beaucoup trop réglementaire de leur équipe favorite.  Si présent par son absence, si bruyant par son silence, le public clermontois a créé un manque quasi viscéral cette année et les pages qui suivent veulent en combler une partie.

Au gré des intervenants que nous avons interrogés, des supporters que nous avons rencontrés, des photos que nous avons triées, nous avons cherché à vous faire réintégrer avant l'heure, les rangs du bataillon le plus passionné qui soit  : celui de la Yellow  Army. Un nom qui, bien au-delà de la marque commerciale  qu'il est aujourd'hui devenue, représente une carte de visite respectée de tous les amoureux de rugby aux quatre coins du monde. En être membre, c'est faire sien les valeurs de partage, ferveur, convivialité et respect. C'est surtout être le garant d'une fidélité indéfectible à l'ASM, dans les victoires comme dans les défaites. Etre "yellow" à vie.

Edito de Frédéric Verna