Faïencerie de Gien

Au commencement, il y a les terres. L’argile, le sable, le kaolin sont stockés là, à la manufacture de la Faïencerie de Gien, dans un hangar, juste derrière. Dès les premiers pas, il y a ce contact avec la poussière. Celle qui s’envolera quand, bien après, sous le pinceau de la peintre, la magie opérera.

Au commencement, il y a la matière. Essentielle. Première. Celle que l’on regarde avec curiosité se transformer sous l’effet de mouvements presque sensuels. Celle qui gardera imprimé en elle le geste du maître faïencier. Celle qui prendra sa jolie couleur chair quand, au four, elle sera passée.

À chaque instant, il y a l’artisan. Appliqué. Impliqué. Celui qui a derrière lui un grand-parent passé par la Faïencerie. Celui qui, à Gien, entouré de Gien, a grandi. Celui dont les initiales seront peintes au dos d’un service à thé qui, à l’autre bout du monde, sera expédié.

À chaque instant, il y a la main. De l’homme. De la femme. De celui qui enchaîne les gestes précis. De celle qui, avec grande minutie, polit le biscuit. De ceux pour qui l’artisanat et le made in France ont du sens.

Au fil du temps, il y a l’attachement. Celui qui commence à se créer dès le premier pied, dans cette manufacture, posé. Celui à un métier qui doit être sauvegardé. Celui que l’on ressent quand on entre dans le bâtiment, qu’on lève le nez, qu’on découvre des centaines d’anciens moules entreposés.

Au fil des pages, en cette année anniversaire, c’est au cœur de cette faïencerie bicentenaire que La République du Centre et Le Journal de Gien ont voulu vous plonger. Qu’ils ont voulu mettre en valeur le fait main. Mettre en lumière l’art et la manière qu’a Gien de s’ancrer dans la tradition... Pour mieux aller vers demain.

Bonne entrée en matière.

Blandine Lamorisse