Eleveurs du Massif Central

«Dans éleveur, il y a élever ». Cette phrase singulière est souvent revenue dans la bouche des agricultrices et agriculteurs rencontrés au fil de la préparation de cet ouvrage. Simple, directe, empreinte de valeurs où respect du travail et de l’environnement se rejoignent souvent, elle résume un peu l’âme de ces femmes et de ces hommes qui sont à l’image de ce très vaste territoire central : divers, variés, volontaires. S’il fallait trouver une âme au Massif central, s’il fallait définir ce qui fait la force ancestrale de cette entité traditionnellement restée loin des tourments qui agitent la planète mais de tous temps au milieu de l’Europe et à l’écoute du Monde, c’est à eux que l’on penserait tout de go. Dans le Massif, plus grande prairie d’Europe avec 80 % de la surface couverte en herbe, mosaïque de « pays» où la densité d’habitants au mètre carré est parfois telle que l’entraide et le sens du travail collectif sont simplement une nécessité, éleveuses et éleveurs se battent souvent depuis des générations pour faire vivre leurs élevages.
Et en vivre. Durablement.
Nous n’avons pas ici la volonté de présenter béatement le « magazine de l’élevage heureux » alors que les crises jalonnent toujours le quotidien du monde agricole.
Depuis trente ans, notre magazine s’attache à raconter fidèlement les petites et grandes histoires de ceux qui font le « Massif ». En réalisant cette galerie de portraits alors que va s’ouvrir le Sommet de l’élevage à Cournon (63) et que se profile (en 2026) l’année internationale du pastoralisme et des pâturages, nous avons juste souhaité rendre hommage à des éleveurs soucieux de faire évoluer la qualité de leurs productions dans une logique durable. De Marie, éleveuse de Limousine au cœur du bocage bourbonnais, à Géraud, attaché à ses origines et à ses vaches Aubrac sur le plateau éponyme, en passant par les Ardéchoises Léa et Mylène fières de leur Picodon, sans oublier le Cantalien Arnaud et ses salers, le Lozérien Olivier, etc., tous sont animés par cet amour du travail bien fait héritage de savoir-faire transmis depuis des décennies.
L’âme du Massif central.